Categories for Musiques imaginaires

Parrenin et Bastien à Babylone

December 3, 2014 9:59 pm Published by

Studio Walter - Babylone Studio Walter - Pierre Bastien

Le mercredi 10 décembre, Emmanuelle Parrenin et Pierre Bastien présenteront à Montreuil, dans le cadre de la Semaine du Bizarre, la première du spectacle Motus sur lequel ils travaillent depuis quelques mois. Les machines de Pierre, pour l’occasion, changent, pour revenir aux objets quotidiens de son Mecanium – théière, marteau – dont les ombres se porteront sur un écran où des mains de pianistes s’agitent, tandis qu’Emmanuelle jouera de la harpe, de la vielle à roue, du dulcimer et chantera. J’ai hâte de découvrir ce nouveau spectacle, après Phantoms avec Eddie Ladoire à Barcelone, certaine que mon petit cinématographe portatif, celui que j’emporte de partout avec moi, d’une nouvelle manière se déclenchera, me faisant voir Paris d’une autre façon. Entrée gratuite sur réservation au 01 41 72 10 35 ou resa.berthelot@montreuil.fr / Facebook event de la Semaine du Bizarre.

  • Emmanuelle Parrenin et Pierre Bastien présentent Motus en résidence à l’Atelier du son de Thomas Baumgartner, France Culture, octobre 2014
  • François Caradec et Jean-Robert masson (dir.), “Guide de Paris mystérieux“, Tchou. Également : rue Bleue, rue Mademoiselle, rue des Mauvais garçons.
  • Richard Brautigan, “Un privé à Babylone”, 10/18 et tous ses autres livres.

Ohrwurm

December 3, 2014 8:07 pm Published by

“Le ver d’oreille (traduction littérale de l’allemand “Ohrwurm”), en anglais “earworm” ou “musical itch” (“démangeaison musicale”), chanson-velcro (Québec) ou air obsédant, est une métaphore désignant un thème musical, une mélodie ou une suite de notes dont le souvenir est mentalement persistant, répétitif et difficile à réprimer. Ce phénomène est susceptible de toucher 97 à 99 % de la population, les femmes et les musiciens étant les plus concernés.”

De l’air, et des musiques imaginaires

November 12, 2014 8:28 pm Published by

Pierre Bastien - Mecanium – De l'air

  • Notes de pochette de Pierre Bastien par Marc Gabriel Malfant, “Mecanium“, ADN / Recommended Records Italia, 1988.

“Il existe un petit musée caché dans chacun d’entre nous où les musiques n’ont pas besoin de lecteur pour exister. Dans ces pièces, des mélodies, des agencements de voix, de sonorités nous habitent. Entendues une ou plusieurs fois, elles s’accrochent en nous comme d’autres airs rebondissent, se transformant en lignes dont nous sommes tissés. Nous emportons ces airs de partout avec nous, silencieux, prêts à émerger lorsqu’une émotion – cet éclat d’état qui échappe au langage – nous rencontre. L’air, la ligne, devient son analogie, et chantonné en nous, il ouvre un espace où le sentiment peut prendre forme et lieu.”

L’autre musique

September 15, 2014 8:57 pm Published by

Dinosaur Jr

Cet après-midi, j’ai travaillé à écrire mes réponses aux questions d’Émilie et Billy, 12 ans, pour le fanzine papier L’autre musique (Tumblr), initié par Émilie, qui a consacré un numéro à Dinosaur Jr récemment. Les deux filles posent de nombreuses questions sur ce qui forme l’écoute de la musique, le goût que l’on y porte et comment cela participe à notre définition. Dans mes réponses, j’essaie de développer l’idée de Musée des musiques imaginaires et de Rock et amour qui m’obsèdent tant, en attendant de trouver les dispositifs qui me permettront de leur donner forme. Lentement !

L’intensité

September 12, 2014 10:39 am Published by

Toulouse-Berlin

  • Nisennenmondai “B2” – The Psychic Paramount “N5

Reprise : Tim Wilson et le sillon

October 20, 2013 11:55 pm Published by

C’est un disque qui n’existait d’abord que dans le catalogue Broken Music, la brillante encyclopédie de l’usage de l’objet-disque dans l’art depuis l’avant-garde (Berlin, 1989) : un dessin de 33 x 33 centimètres, “Composition für Tim Wilson II” de KP Brehmer (1986, encre indienne et tempera).

Tim Wilson était, selon la notice, un anglais âgé de 33 ans, qui avait la possibilité de lire les disques. “Quand, par exemple, l’ensemble des symphonies de Beethoven lui étaient montrées, il pouvait identifier en détail les enregistrements.”

Des hommes, des vivants, auraient-ils la capacité de deviner le contenu d’un disque qu’à la vue ? L’histoire raconte qu’à Philadelphie, le physicien Arthur B. Lintgen, né en 1942, en est capable. Cet audiophile passionné et en amateur de musique classique, est en mesure d’identifier de la musique à partir seulement des propriétés physiques de sa reproduction, sa forme, sa matière, ses sillons.

“Les sillons varient légèrement dans leur espacement et leurs contours, d’après les dynamiques et la fréquence de la musique qu’ils reproduisent. Lintgen explique que les sillons contenant des passages plus doux paraissent noirs ou gris foncé. Lorsque la musique devient plus forte ou plus complexe, les sillons prennent une teinte argentée. Les attaques prononcées sont marquées par des “morsures minuscules et irrégulières”. Lintgen établit une corrélation entre ce qu’il voit et ce qu’il connaît en musique, en faisant correspondre le dessin des sillons aux formes musicales” (Time, 4 janvier 1982).

Petit miracle ! Retrouver Tim Wilson, l’homme capable d’écouter, d’avoir un sentiment de la musique, affranchi de l’appareillage technologique. En repartant de l’empreinte et de ses micro-traces, Tim Wilson redonnait un langage, un rituel, une dimension magique a l’objet.

Nous nous figurions sa discothèque interne, infinie, grâce à laquelle l’acte de rémanence pouvait s’opérer. Il était nous et nos airs, ceux qu’on emporte partout avec nous. Il était toutes les musiques, et aucune.

L’homme qu’on a retrouvé est juste plus exercé, et appliqué. Tim Wilson, lui, est porté disparu, probablement perdu dans le sillon.

“Celui qui se recueille dans une oeuvre d’art s’y abîme, il y pénètre comme ce peintre chinois dont la légende raconte que, contemplant son tableau achevé, il y disparut” (Walter Benjamin, “L’oeuvre d’art à l’époque de sa reproduction technique”)