Valérie Jouve sur “Grand Littoral”
“Tout ce rapport au territoire, c’est effectivement cette question de comment on vient s’inscrire dans un lieu. Comment on vient de façon très autoritaire occuper un lieu, ou comment on vient l’habiter, ce lieu. (…) Ce qui m’a fait passer au cinéma, c’est ce lieu de Grand Littoral. C’est ce no man’s land qu’il y avait entre les cités dans lequel Grand Littoral s’est construit. En fait, je me suis rendue compte en montant sur le parking extérieur, donc tout en haut, que le paysage de ce lieu se déroulait devant mes yeux, c’est à dire qu’effectivement Grand Littoral avait pris une partie de ce terrain vague, mais que d’une certaine manière, ce qu’il restait de ce terrain vague devenait d’autant plus puissant qu’il se confrontait de manière très très proche à cette machine du commerce. Le chantier avait commencé, j’avais déjà fait des images parce que j’étais très triste de la perte de ce lieu très vide entre les 3 cités parce que pour moi c’était vraiment une hétérotopie. Et j’ai vraiment choisi les gens en fonction de la différenciation de leur démarche. Grand Littoral c’est vraiment une chorégraphie de tous ces corps, qui traversent le lieu.”
Valérie Jouve sur “Grand Littoral” (2012-2013) et le terrain de ma maison d’enfance, extrait de la vidéo “Valérie Jouve au Jeu de Paume“, réalisée à l’occasion de l’exposition “Corps en résistance”, Le Jeu de Paume, Paris, 2015 | Sur Grand Littoral et mon rapport à ce territoire, texte publié sur Villa Morel en 2011