Berlin Nuit, image still
January 13, 2019 8:31 pmStill du film Berlin Nuit, Studio Walter, 2018-2019 — Kunsthalle de Hambourg, 2018
Current soundtrack : Lawrence | Dial records mix 1 (Albums etc 2002-2014)
Still du film Berlin Nuit, Studio Walter, 2018-2019 — Kunsthalle de Hambourg, 2018
Current soundtrack : Lawrence | Dial records mix 1 (Albums etc 2002-2014)
Bonne nouvelle année à tous !
“Écoute, maintenant je me souviens. Je pense que tout a commencé – je veux dire ma nouvelle – lors d’un voyage à Paris vers 1983. Je suis allé voir une exposition sur les machines célibataires de la littérature au Grand Palais. Je me souviens que le titre de l’exposition m’ a beaucoup intrigué. J’ai été plus tard surpris par ce que j’ y ai vu. J’admirais Raymond Roussel et ses machines, et voir certaines d’entre elles reproduites dans l’exposition, à côté des machines de Kafka ou de Duchamp, m’ a marqué. Et, bien que je ne comprenais pas exactement ce que c’était, j’aimais aussi le concept de femme fatale et, si la mémoire ne me trahit pas, dans cette exposition, il y avait plus d’une machine qui fonctionnait comme telle, comme une femme fatale. Tout cela a créé en moi une atmosphère créative autour de l’idée littéraire des machines célibataires et j’ai fini par faire un article sur le sujet, un article un peu fou que j’ai publié dans La Vanguardia, dont j’ai souvent collaboré aux pages culturelles, sous la tutelle d’Ana Basualdo. Par la suite, je me suis rendu à Majorque et j’ai acheté un livre d’un érudit local – bien qu’il soit aussi universel, malgré le fait qu’il soit injustement peu connu -, Cristóbal Serra. C’était un livre d’aphorismes. Et l’un d’entre eux était une réflexion sur les avantages de la brièveté. J’ai emmené le livre de Serra dans tous les bars de Majorque. Et dans l’un de ces bars, après quatre verres, il m’est venu à l’esprit que mon article, déjà publié dans La Vanguardia, aurait pu s’appeler Brève histoire de la littérature mobile, et je l’ai écrit dans les pages du livre de Serra (je garde encore ces gribouillis écrits sur le bar d’un horrible bar de Palma, déjà disparu, appelé La Polilla). Quelques heures plus tard, j’ai changé le titre, qui est resté dans L’histoire abrégée de la littérature portative. Je l’ai modifié – je me souviens – sur une terrasse au soleil, très loin de La Polilla. Et tout près de Sterne.” – Enrique Vila-Matas, “Version dissidente de l’histoire abrégée de la littérature portative” | Lire en espagnol sur le site d’Enrique Vila-Matas | Ayudante de Vilnius
De retour du Palace et sa deuxième soirée particulièrement enveloppante, je suis au tri des traces, heureuse que cet évènement ait pris lieu et place. J’ai particulièrement aimé sa couche de littérature, ajoutée, qui a mis de la profondeur à l’ensemble. Quelque chose de cet évènement va encore en moi longtemps résonner. Bientôt au travail sur ses suites ! et aussi ses suppléments | Site des musiques imaginaires | Photo : Patrice Caillet / Sounds of silence, Palace, St.Gallen, mai 2017 par Studio Walter.
Enrique Vila-Matas, “Impressions de Kassel”, Christian Bourgois, 2014
Dominique Gonzalez-Foerster, “1887 | SPENDIDE HOTEL”, OneStar Press (PDF), 2014
+ Enrique Vila-Matas, “Marienbad électrique”, Christian Bourgois, 2015 (son orchestre)
Photo James Rugg / Brighton Lite, 2013
« Je suis fait de tous les écrivains, en conversation avec eux » (Enrique Vila-Matas) : je suis de retour en écriture, j’espère pour quelques temps. Photo : Facebook d’Enrique Vila-Matas, 2012.
Enrique Vila-Matas sur Duchamp, Benjamin et les Shandys : “Ils étaient comme des pèlerins médiévaux pour qui l’essentiel était dans le voyage. Ils ne cherchaient rien d’autre que de voyager en se racontant des histoires”. Plus loin : “Mais il est vrai que leurs voyages, comme tout poème, comme tout roman, prenaient toujours le risque d’être dépourvus de sens et n’aurait rien été sans ce risque.”
Ce week-end ont eu lieu les dernières rencontres cinématographiques de Cerbère et Port-Bou, avec ce film de Franck Ancel :
Passages, frontières, dromomanie (via Sébastien, vers Jean-Jacques)