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Morel derniers mètres

April 27, 2014 8:30 pm Published by

En dernière ligne droite pour l’exposition, les yeux, la tête et les mains sur tout, Collection Morel m’apparaît plus que jamais comme un projet collectif. Non seulement, ma pensée est constituée de milliers de fragments émis ou transmis par tout autant de personnes, mais l’aventure de modélisation et de réalisation a été littéralement collective par le nombre d’échanges qu’elle a suscité. Sans la vague de soutiens et de collaborations qu’il a engagé, ce projet serait sûrement resté sous mes paupières comme une envie, peut-être, de voir un jour ma poétique exister, même dans un petit endroit, même juste pour un instant. L’exposition réalisée, en passe d’être présentée, je sais maintenant que l’invisible, la couche d’affect et de fiction – comme construction de sens par articulation – dont on recouvre le monde, n’a besoin que de notre corps comme pièce pour exister. Je tiens à remercier les fidèles, patientes et sœurs de recherche Mariette Auvray, Séverine Bascouert, Delphine Duprat, Maren Leverentz et Stephanie Piehl dont les talents créatifs et les échanges m’ont aidé à finalisation de quelques figures de l’exposition : cette installation n’existerait pas sans elles, ni Guillaume, Maïa, Marion, Sammy, Jean-Philippe, Pascal, David, Virginie, Patrick, Alexandre, Emina, Jean-Grégoire, Sébastien, Laura, Benoît, Pablo, Jean-Louis, Jean-Jacques, Raphaëlle, Marco, Helga, Jean, Keith, Pierre Hemptinne et Pierre Bastien qui m’accompagnent chacun, à leur façon, dans l’aventure de la collection. A bientôt à Bruxelles, pour ceux qui y seront !

  • Collection Morel, exposition du 8 au 31 mai 2014, vernissage le jeudi 8 mai à 19h avec concert de Pierre Bastien, PointCulture Bruxelles, rue Royale 145, Bruxelles – Métro Botanique. Entrée libre.
  • Playlist derniers mètres : Ghédalia Tazartès, Vidéo Aventures, Pierre Bastien, Sun Ra.

Collection Morel à Bruxelles, mai 2014

April 1, 2014 10:50 am Published by

Collection Morel Poster Light

Le site de Collection Morel, notre projet sur les lieux, l’espace, l’imaginaire et l’habiter est enfin en ligne ! Faisant suite au carnet de recherche Villa Morel, il présente notre exposition qui aura lieu du 8 au 31 mai 2014 à PointCulture à Bruxelles ainsi que sa programmation (concert de Pierre Bastien, intervention de Jérémie Gindre, programme de rencontres avec Raphaëlle Cazal, Helga de la Motte-Haber, Guy-Marc Hinant, Marco Martella et Jean-Jacques Wunenburger). L’affiche a été faite en collaboration avec Delphine Duprat et Stephanie Piehl. On vous retrouve bientôt à Bruxelles ou ailleurs !

L’envers des Bartleby

February 13, 2014 8:54 pm Published by

Le club des Bartleby - Studio WalterLuiz Carvalho - Beira Baixa 1973

  • Images : fonds Studio Walter ; Luiz Carvalho, Beira Beixa, 1973 (Ediçoes 19 de Abril, Lisboa 2002)
  • Egalement : l’effet Ganzfeld (Wikipedia, via Helga), les cosmonautes, les voyageurs de l’Arctique, Jeff Mills, Pierre Huyghe.

Atelier d’été, archéologie du projet

February 6, 2014 1:32 am Published by

Studiowalter - Atelier 1Studio Walter - Atelier 2Studio Walter - Atelier 3

Archives : photos de l’atelier provisoire, été 2013, Hermannstraße à Berlin, chez mon ami Etienne ; photo de Spree Park, une chaude après-midi de ce même été, Walter avec moi, comme quelques autres filles ; l’entrée, pivotée. Dans cet atelier, je n’ai pas lu. J’ai rêvé, dormi et dessiné. Aujourd’hui, j’ai changé de rue, dans un petit local où, avec mon amie Stephi, on s’installe doucement. J’y reprend les notes, les cahiers, les carnets, les images et des courriers de ces quelques dernières années, j’arrive à leur donner un ordre qui m’aide à y plonger à la recherche de fragments, de bouts d’images, où l’espace rencontre le mouvement, ouvrant à des visualisations qui permettent à la pensée de s’incarner, de se représenter. Pousser de nouveau le portail de cet endroit est un geste qui me demande du courage, une certaine solidité, mais cette archéologie m’appelle et cela me fortifie déjà de m’y fondre. J’espère, dans quelques mois, pouvoir en donner une belle version à Bruxelles et continue, d’ici là, ma plongée. En progrès !

Studio Walter - Atelier 4

Boîte Morel

February 6, 2014 1:30 am Published by

Studio-Walter-Boite-Morel

  • Studio Walter, Boîte Morel, Berlin, 2011-2014.

Atlas de la lune

December 16, 2013 8:31 pm Published by

atlas de la lune

  • Sous la verrière, Cité Jandelle, décembre 2013
  • Voir aussi : “L’expédition“, Villa Morel, juin 2011.

Travailler au projet

December 3, 2013 9:43 pm Published by

plan-d'evasion-studio-walter

  • Collection Morel – Lieux et espaces autres, Point Culture Bruxelles, 8 au 31 mai 2014

Impressions d’espace (automne à Berlin)

November 14, 2013 2:08 am Published by

Yves-Klein-4

Le 1er novembre, au colloque “Interstices / Aesthetic spaces of expérience in the arts” organisé par ICI Berlin Institute for Cultural Enquiry, j’ai pu assister a une très intéressante communication d’Helga de la Motte-Haber, psychologue et musicologue allemande née en 1938, sur la perception et les impressions d’espaces convoyées par l’art et la musique: “Space impressions conveyed by music and sound art : mind expanding illusion”.

En repartant de la peinture (Yves Klein, Malevich, Rothko) et des installations de James Turrell qui proposent pour certaines un espace infini comme celui accessible aux cosmonautes ou aux voyageurs de l’Arctique, elle aborde “le lointain” chez Debussy et les notations d’espaces, véritables architectures intégrées, dans les oeuvres de Varèse. Dans les oeuvres les plus récentes, elle évoquera l’installation “Cosmiconkascade” de Tim Otto-Roth (2009), composée de 16 capteurs de rayons, destinée à représenter l’activité énergétique permanente qui nous entoure pour terminer en ouvrant sur la question du soleil et de la lumière.

Au coeur de son intervention, la question de l’accès à la quatrième dimension, celle de l’espace et du temps dans l’art, par-delà ce que nos sens nous permettent, est centrale. Alors qu’Helga de La Motte-Haber aborde l’imagination comme producteur, agrégateur de cette dimension là, mais également la spiritualité (notamment chez Klein et Turrell), se pose à moi la question de l’abstraction, de la capacité abstractive, comme voie d’accès à ce que seule l’intuition nous permet jusqu’alors d’approcher, au-delà des capacités de nos sens (le noumène, la chose en soi, le Ding an sich, ce qu’on voudra).

Cette question, je la tiens de Michel Carrouges dont j’ai enfin eu la chance de lire “Les machines célibataires” (Le Chêne, 1975), ce qu’il écrit sur le “Grand verre” de Duchamp (“De même qu’une ombre à deux dimensions est projetée par un objet à trois dimensions, de même un objet à trois dimensions est une projection d’une chose à quatre dimensions que nous ne voyons pas…”) et Pawlowksi (“La quatrième dimension, qui ne ressemble à aucune des autres, mais les englobe toutes et les domine, c’est le pouvoir d’abstraction de la conscience humaine, capable de tout dissocier et tout réinventer.”)

Aux nombreuses questions ouvertes par le livre de Carrouges, se superposait en moi en vague la belle expression de Jocelyn Benoist sur la subjectivité, et l’homme démiurge de son monde représenté :  « dans la culture de l’affection et des pensées, dont l’expérience constitue la teneur du retour à soi, il ne faut voir que le ressac du monde, le retour à soi étant retour du monde à soi, non pas dans la clôture de ses jeux, mais dans le passage toujours de nouveau possible d’un de ses jeux à un autre. La “solitude” où je “me” trouve me reconduit vers les autres, vers l’expérience d’autres formes de la relation sociale, en dehors des codes établis. Le moi se noue et se dénoue, d’un code à un autre. L’échelle de ces variations est la subjectivité.» (Wikipedia).

Dans cette grande salle carrée couverte de parquet, d’où l’on voit les toits de Prenzlauer Berg et la nuit qui doucement les découpe, j’étais contente d’entendre et de rencontrer une copine de recherche si belle et élancée. Une femme ! qui recouvre désormais ma ville d’une lumière très douce. Hâte de la retrouver !

  • Michel Carrouges “Les machines célibataires”, Le chêne, 1975 (édition augmentée, notamment de 4 lettres de Marchel Duchamp)
  • Harald Szeemann (dir.), “Les Machines célibataires / Junggesellenmaschinen” – Venise, Biennale, exposition du 6 septembre au 30 octobre 1975 – Malmö Konsthall, sept-oct 1976, Alfieri editore, 1975, avec des textes de Michel Carrouges, Gilbert Lascault, Jean-François Lyotard, Jean Clair et Marc Le Bot
  • Arearevue)s( numéro 11, “Vinci d’aujourd’hui : délirantes ou célibataires, les machines dans l’art”, 2006.
  • Pierre Hemptinne, “Courir dans le monochrome”, Comment c’est, 2010 / peinture : Yves Klein
  • Egalement : Duchamp, Caradec, Fulcanelli, Einstein, Poincaré