September 10, 2014 9:48 pm
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“Les nuits de l’Émangle – ne l’ai-je pas dit déjà ? – sont toujours claires, douces et invitantes. On ne sait jamais si il est vraiment temps d’aller dormir. On reste sur la berge, ne pouvant croire que le poisson dorme par des nuits si claires. (…) Nuits interminables ! Une lumière argentée et comme indépendante de sa source semble descendre des coteaux, fluvialement, immensément, paternellement vers la rivière et les pêcheurs. La rivière, elle-même, féminine, adoucit les hommes et les soustrait à eux-mêmes. Enfin, vers 1 heure du matin, une vraie obscurité s’établit. En quelques minutes il n’y a plus personne. Chacun est rentré chez soi.”
– Henri Michaux, Voyage en Grande Garabagne, Gallimard.
“Peut-être que vous avez regardé fixement l’eau d’une rivière. Il y avait quelqu’un près de vous qui vous aimait. On allait vous toucher. Vous l’avez senti avant que cela n’arrive. Et puis c’est arrivé. C’est ça, mon nom.”
– Richard Brautigan, Sucre de Pastèque, 10/18.
- Pour le club des filles Brautigan – Séverine, Aline, Julie, Mariette, Corinne, Laurence, amies des garçons Michaux.
- Pierre Bastien, “Wapiti Paw”, Rephlex, 2012 / Bandcamp.
- Remerciements : Pascal, Jonathan, Sébastien.
August 28, 2014 12:58 pm
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J’aime mieux en me privant de toi
Garder mon coeur navré, garder mes yeux noyés
Oui, je t’avais demandé l’étreinte qui eût calmé
Mon sang, mais sache-le, je me suis apaisé.
Ah non, n’accomplis pas ta promesse de m’aimer,
De peur que vienne l’oubli ! Je veux être avare de mes sanglots
Ibn Dawüd, Kitab al Zahrah ou Livre de la Fleur, via Jérôme Peignot
Beaux comme des morts qui n’ont point vieilli,
enfermés au milieu des larmes dans un mausolée splendide,
le front ceint de roses et jasmins aux pieds –
tels sont les désirs qui nous ont quittés
sans s’être accomplis ; sans qu’aucun n’atteigne
à une nuit de volupté ou à son lumineux matin.
Constantin Cavafis, Désirs
- Aline et Marie, du sud à Paris (petit trafic de poésie)
- Jérôme Peignot, “Les jeux de l’amour et du langage”, 10/18, 1974
- Également : Tobie Nathan (via Etienne)
August 10, 2014 8:26 am
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Je me rattrape
Par les yeux
A tous les corps
Car chacun
Est un soleil
Je le sais
Puisque je vais
De lumière
En lumière à
Chaque rencontre
Et je me fais
Ainsi de
Jour en jour
Mon propre
Système solaire
- Henri Meschonnic, “Tout entier visage“, éditions Arfuyen (reprise de Radio Benjamine, 2005).
July 12, 2014 10:21 pm
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Au moment de me remettre en modélisation d’écriture, à la fiction qui fera suite, en long format, à celles des Esthéticiennes, de l’Hôtel du Rayon Vert et de la Villa des Sillons, s’opère en moi un retour à mes années parisiennes et à ses petits foyers de lumière. Planchers, murs blancs, fenêtres à balconnets ; la rumeur de la rue, les nuits d’été par la fenêtre rentrées ; tout ce qui pour moi dans ce nid, dans cette ville, s’est emmêlé. On part en vacances, des réponses attendues, maintenant, pour la rentrée / (tête tournée).
February 5, 2014 8:25 pm
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Nous reprenons nos archives, afin d’écrire une archéologie de la Collection Morel et posterons sûrement quelques images et bouts de textes, ça et là, dans les jours qui suivent, les prochains mois. D’autres textes suivront, pendant ou après tout ça. Ces images tendres, que nous avons retrouvé, nous ont donné envie de vous les poster. On vous embrasse de l’atelier, sous les montagnes de papier !
- Images : poème de Gertrude Stein, photo de Nina Kandinsky
December 10, 2013 11:43 am
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Travailler, découper, dessiner, noter, contacter – préparer Collection Morel et mon voyage à venir à Paris, tout en écoutant quotidiennement The Space Lady, semble-t-il de retour en tournée en 2014. La belle vie ! (via Séverine et Sammy)