Aline et Marie, du sud à Paris

J’aime mieux en me privant de toi
Garder mon coeur navré, garder mes yeux noyés
Oui, je t’avais demandé l’étreinte qui eût calmé
Mon sang, mais sache-le, je me suis apaisé.
Ah non, n’accomplis pas ta promesse de m’aimer,
De peur que vienne l’oubli ! Je veux être avare de mes sanglots

Ibn Dawüd, Kitab al Zahrah ou Livre de la Fleur, via Jérôme Peignot

Beaux comme des morts qui n’ont point vieilli,
enfermés au milieu des larmes dans un mausolée splendide,
le front ceint de roses et jasmins aux pieds –
tels sont les désirs qui nous ont quittés
sans s’être accomplis ; sans qu’aucun n’atteigne
à une nuit de volupté ou à son lumineux matin.

Constantin Cavafis, Désirs

  • Aline et Marie, du sud à Paris (petit trafic de poésie)
  • Jérôme Peignot, “Les jeux de l’amour et du langage”, 10/18, 1974
  • Également : Tobie Nathan (via Etienne)